Bref, on s'aperçoit que les progrès techniques et les moyens mis à la
disposition de l'individu pour communiquer ne semblent ni fondés sur un
écart béant entre tradition et nouveauté ni sur une concurrence entre
eux qui compliquerait le choix. Malgré tout, la grande division entre
oral et écrit semble n'être pas totalement effacée grâce aux instruments
hybrides les font se joindre plus efficacement. L'e-mail tient, en effet,
à la fois du téléphone, du télégraphe par son style parlé et concis, et
de la lettre, du fax par sa typographie, sa pagination et ses codes....
La messagerie électronique trouve alors sa place entre le téléphone, le
téléphone portable, le bipper, la lettre, la carte postale, la lettre
officielle, le post-it, le Minitel, etc... Son statut n'est entièrement
défini, notamment au niveau juridique, et nombre d'institutions tentent
de le légitimer, preuve qu'il est rentré dans les habitudes.
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Si au terme de cette tentative d'historique du mail, le lecteur a l'impression
d'un immense fouillis, d'un chaos plus que magmatique, peut-être a-t-il
senti la difficulté de saisir - est-il encore trop tôt ? - l'émergence
d'un nouvel outil de communication : son rôle dans les échanges inter-personnel
est-il réellement spécifique ? s'inscrit-il dans une nouvelle vision de
la transmission scripturale à distance ?
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