Dans un autre registre, celui de l'échange de travail quotidien et permanent, la qualité n'est pas de rigueur comme implicitement dans une lettre papier mais la grande liberté stylistique permet de s'attacher plus rapidement et plus directement sur le contenu profond du message. La liberté ainsi offerte repose sur une longue évolution des mentalités. Dans le milieu du travail décrit par Josiane Bru la messagerie est perçue comme contingente ou indispensable selon les responsabilités de chacun dans la vie sociale et selon le lien à l'outil de travail (informatique ou non), c'est à dire si l'utilisateur doit faire une démarche vers l'ordinateur uniquement pour le mail ! C'est donc bien un moyen de communication écrite légitimée mais qui n'est pas prise suffisamment au sérieux pour être imprimable car sa qualité stylistique lui est tellement particulière qu'elle est ressentie comme ne pouvant pas être mise sur le même plan que des textes dont la codification semble plus rigide (donc plus fiable pour la compréhension du plus grand nombre ?) et plus étudiée.